10 janvier 2025. La nomination de Marina Ferrari au ministère des Sports ne s’est pas jouée dans le grand fracas des annonces spectaculaires, mais dans la foulée d’un chantier olympique encore brûlant. Quelques semaines à peine après la clôture des Jeux de Paris, le paysage sportif français bascule : une nouvelle ministre s’installe, avec dans ses valises l’expérience de la jeunesse et une vision taillée pour l’inclusion.
Sa mission : maintenir le cap des réformes lancées sous le mandat précédent, tout en ajustant la politique sportive à des défis renouvelés. Dès ses premiers pas, Ferrari pose les jalons d’un accès élargi au sport, sans négliger le besoin d’un pilotage plus ferme des fédérations. Une orientation affirmée, à la croisée des attentes citoyennes et des réalités du terrain.
Plan de l'article
- Marina Ferrari, une nouvelle figure à la tête du ministère des Sports en 2025
- Quel parcours pour la ministre des Sports : repères et expériences marquantes
- Objectifs et projets annoncés pour le sport français sous sa direction
- Marie Barsacq et Marina Ferrari : quelles différences et quels enjeux pour le secteur ?
Marina Ferrari, une nouvelle figure à la tête du ministère des Sports en 2025
L’arrivée de Marina Ferrari au ministère des Sports, en octobre 2025, ne relève pas du simple jeu de chaises musicales. Après le passage de Marie Barsacq, la nomination se fait sans éclat, mais avec des enjeux qui pèsent lourd. La France vient à peine de refermer la page des Jeux Olympiques, les ambitions restent intactes, et le regard se porte déjà sur ceux qui tiennent la barre. Ferrari, ex-députée de Savoie, fidèle au MoDem depuis ses débuts en politique, s’impose comme une héritière du centre, rompue aux équilibres subtils de la majorité macroniste.
Le contexte est électrique : entre le souffle laissé par les JO et la nécessité de repenser le modèle sportif, la ministre devra manœuvrer avec les traces de ses prédécesseurs. Barsacq, Avérous, Oudéa-Castéra, Maracineanu… La succession est rapide, chaque passage laisse une empreinte différente, signe du rôle devenu incontournable du sport dans le débat public.
Originaire de Savoie, très ancrée dans la vie locale et parlementaire, Ferrari représente une génération qui préfère le mouvement à l’immobilisme. Son arrivée n’est pas qu’une simple continuité : elle veut faire du ministère un point de jonction entre jeunesse, vie associative et sport de haut niveau. Le projet d’Olympiades d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, la gestion de l’héritage post-Paris 2024… Autant de défis qui font du ministère un pivot de l’action gouvernementale, où innovation et transversalité prennent le pas sur la routine.
Quel parcours pour la ministre des Sports : repères et expériences marquantes
Derrière la nomination de Marina Ferrari, c’est un parcours marqué par la diversité qui se dessine. Députée de la première circonscription de la Savoie, elle a multiplié les allers-retours entre terrain et hémicycle, portant la voix de Chambéry et de ses environs dans les débats nationaux. Elle a fait ses armes comme conseillère départementale, de 2015 à 2021, construisant sa légitimité sur l’engagement local.
Mais Ferrari ne s’est pas arrêtée aux frontières de la politique traditionnelle. Le numérique et le tourisme figurent aussi à son actif. Elle a occupé le poste de secrétaire d’État chargée du Numérique en 2024, puis celui de ministre déléguée à l’Économie du tourisme, enchaînant les dossiers où l’innovation et les réformes s’entremêlent. Son passage chez Lunabee Studio, entreprise du secteur technologique, lui donne un regard neuf, peu courant dans l’univers ministériel.
Fille d’une famille aux racines italiennes et autrichiennes, Marina Ferrari porte un héritage européen, où se mêlent traditions et ouverture. Nièce de Gratien Ferrari, figure politique régionale, cousine de la journaliste Laurence Ferrari, elle n’a jamais hésité à se lancer dans la mêlée électorale, passant par toutes les étapes : municipales, départementales, régionales, législatives. Depuis 2007, elle a fait du MoDem sa maison politique, après un passage par l’UDF.
Dans les couloirs du pouvoir, elle retrouve Jean-Noël Barrot, autre visage du centre, preuve que la fidélité politique reste une valeur sûre. L’ensemble de son parcours, entre ancrage local et diversité des mandats, façonne sa manière d’envisager la fonction : un ministère ouvert, tourné vers la jeunesse et attentif aux grandes mutations du pays.
Objectifs et projets annoncés pour le sport français sous sa direction
Marina Ferrari entame son mandat avec une feuille de route chargée, à l’aube de l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises. Les attentes sont nombreuses, réparties sur plusieurs fronts : chantiers d’infrastructures, concertations de terrain, accélération de la transformation écologique, et pilotage serré avec la SOLIDEO, la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques.
Le projet olympique et paralympique est au cœur de l’agenda. Préparation des sites, sécurité dans les vallées alpines, logistique des transports, mobilisation des bénévoles… Chaque aspect exige de l’attention, et la ministre promet d’associer étroitement collectivités locales et acteurs du sport. Elle entend rompre avec la centralisation excessive, préférant le dialogue et la co-construction.
Trois priorités émergent clairement de ses annonces :
- Renforcer l’accès à la pratique sportive pour les jeunes, dans le droit fil des ambitions du gouvernement Barrot.
- Soutenir le sport amateur partout sur le territoire, en particulier dans les zones rurales souvent moins bien dotées.
- Accélérer la transition écologique des équipements, en s’alignant sur les exigences de sobriété énergétique imposées par les Jeux.
Le budget du ministère reste un sujet brûlant, héritage d’une période où chaque arbitrage a fait débat. Les fédérations et le secteur associatif attendent de nouveaux signaux : ils veulent des moyens, mais aussi une gouvernance plus lisible, après la turbulence de l’ère Barsacq.
Marie Barsacq et Marina Ferrari : quelles différences et quels enjeux pour le secteur ?
Changer de ministre ne change pas la pression qui pèse sur la fonction. Marie Barsacq, issue du Comité d’Organisation de Paris 2024, du CNOSF et de la Fédération française de football, a marqué la maison par sa maîtrise des réseaux sportifs et sa capacité à défendre un budget sous tension. Elle a multiplié les négociations, affronté la montée en puissance des fédérations et porté l’accès aux équipements sportifs comme cheval de bataille. Barsacq, c’est la technicité, la connaissance fine du monde sportif, l’habitude des crises et des compromis.
Marina Ferrari, elle, arrive avec une trajectoire différente. Membre du MoDem, ancienne députée de la Savoie, elle a traversé le numérique et le tourisme avant de s’installer rue de Grenelle. Si elle n’a jamais dirigé de fédération, elle revendique une approche plus horizontale, où la jeunesse, la vie associative et le sport dialoguent en continu. Elle préfère la transversalité à la verticalité, et veut ouvrir le ministère à l’innovation, tant sur le terrain local que sur la scène nationale.
Deux profils, deux façons d’aborder la fonction :
- Barsacq, l’experte du secteur, habile dans l’arène institutionnelle, aguerrie à la gestion des urgences.
- Ferrari, la politique issue du terrain, marquée par la diversité de ses expériences, attentive au maillage associatif.
La bascule intervient au moment où le sport français doit répondre à l’urgence budgétaire et au rythme imposé par le calendrier olympique. Les clubs veulent des décisions concrètes, les fédérations observent, le Comité national olympique surveille chaque prise de position. L’équilibre entre la force de l’institution et le souffle politique : voilà le défi qui attend Marina Ferrari. Une page se tourne, mais tout reste à écrire.